1923 – 2005 : Pendant plus de 80 ans, les chaises du Luxembourg, des Tuileries et du Palais Royal ont accompagné les flâneurs parisiens dans leurs promenades et leurs rêveries. Au bord de la fontaine Médicis ou d’un bassin de pierre, combien de générations de promeneurs ont aimé s’asseoir sur le métal vert, regarder les branches des arbres se détacher sur le ciel et profiter d’un instant de calme ? Simples chaises, fauteuils avec accoudoirs ou véritables chaises longues qui invitent à la sieste les soirs d’été, ces sièges de jardins sont devenus des repères dans le paysage urbain, que l’on prend plaisir à retrouver au fil des saisons... Mais jusqu’à quand ?
A la fin de l’année 2005, plusieurs chaises rouillées et abîmées par le temps sont destinées à la casse. Heureusement, au dernier moment, Louis Albert de Broglie leurs évite cet affront. Il les restaure, les ressoude, les repeint : en un mot, les ressuscite.
« Il me semble important de sauvegarder cette parcelle de patrimoine afin de la transmettre aux générations futures, confie-t-il. Dans une société qui consomme et jette à l’excès, ce mobilier-mémoire nous rappelle qu’un objet peut avoir plusieurs vies. »
Au printemps 2006 sort la collection Mobilier mémoire du Prince Jardinier : les chaises que nous avons tant aimées, qui ont traversé le XXe siècle, et qui aujourd’hui renaissent dans leur vert originel ou repeintes en rouge, jaune, chrome, vert amazonite… Pour ne jamais oublier leur histoire ni être assimilées à de pâles copies, elles sont désormais dotées d’une petite plaque de laiton qui évoque leurs nobles origines. Enfin, en 2008 et en 2009, le Mobilier Mémoire ose le détournement et les fauteuils des jardins parisiens se transforment en chaise arbitre ou en chaise à bascule... L’histoire continue...